- réquisitionner
-
• 1796; de réquisition♦ (Le sujet désigne l'État, l'Administration) Se procurer (une chose) par voie de réquisition; absolt Faire une réquisition. Le maire a réquisitionné des locaux pour les réfugiés. — P. p. adj. « Camions allemands chargés de caisses, dernières réserves alimentaires réquisitionnées » (A. Gide).♢ Utiliser par réquisition les services de (une personne). ⇒ requérir. « Des affiches blanches, du reste, posées par les autorités prussiennes, réquisitionnaient les habitants pour le lendemain » (Zola). — Fig. et fam. Utiliser d'office, d'autorité (une personne). ⇒ mobiliser. Je vous réquisitionne pour préparer les sandwichs !réquisitionnerv. tr. Se faire remettre (qqch), requérir les services de (qqn) par voie de réquisition légale. Réquisitionner des véhicules, des ouvriers.⇒RÉQUISITIONNER, verbeI. — Empl. trans.A. — [Le compl. d'obj. dir. désigne qqc.] Se procurer un bien par voie de réquisition. Synon. mettre en réquisition. Nous venons de réquisitionner tous les fours de la ville pour le 1er corps (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 119). J'allai vivre (...) dans une écurie dont on a réquisitionné les chevaux pour le service des armées (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 77).— Absol. Pendant que vous piocherez, nous irons réquisitionner sur la rive droite (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 70). Aurelle, dit-il, j'attends ce soir mille chèvres (...). Il me faut pour cinq heures un terrain convenable et un petit bâtiment pour les bergers. Si le propriétaire refuse de vous louer, vous réquisitionnerez (MAUROIS, Sil. Bramble, 1918, p. 226).B. — [Le compl. d'obj. dir. désigne qqn] Requérir, exiger, obtenir une prestation de services de quelqu'un par voie de réquisition. Réquisitionner sur place. Les gardes avaient été réquisitionner quarante porteurs, sur l'ordre de l'administration (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 777):• Des affiches blanches, du reste, posées par les autorités prussiennes, réquisitionnaient les habitants pour le lendemain, ordonnant à tous, quels qu'ils fussent, ouvriers, marchands, bourgeois, magistrats, de se mettre à la besogne, armés de balais et de pelles, sous la menace des peines les plus sévères, si la ville n'était pas propre le soir...ZOLA, Débâcle, 1892, p. 432.— P. anal., fam., p. plaisant. Faire appel pour un service. Quand un maharadjah descend dans un hôtel, il y occupe généralement tout un étage, de façon à pouvoir y donner des fêtes sans être gêné (...). Le maharadjah n'est pourtant pas seul à réquisitionner tout le personnel d'une maison (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 229).II. — Empl. intrans., rare, DR. Faire des réquisitions à l'audience; prononcer un réquisitoire. (Dict. XIXe et XXe s.).REM. Réquisitionneurs, subst. masc. plur., rare. Ceux qui effectuaient les réquisitions sous le Directoire. Le trésor public c'est la poche des réquisitionneurs. Et d'ailleurs les drapeaux, les chefs-d'œuvre, les millions en tas partaient pour le Directoire (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 461).Prononc. et Orth.:[
], (il) réquisitionne [-
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1796 trans. « prélever un bien par réquisition » (Le Néologiste fr. ds RANFT, p. 74); b) 1883 « assigner une tâche à quelqu'un en vertu d'un acte de réquisition » ici fam. « faire appel à quelqu'un pour un service quelconque » (ZOLA, Bonh. dames, p. 656: on avait réquisitionné Mlle de Fontenaille qui aidait à l'inventaire); 1888 au propre réquisitionner par la force armée les ouvrières (ID., Rêve, p. 49); 2. 1842 intrans. « faire un réquisitoire » (CORMEN. [IN] ds BESCH. 1845). Dér. de réquisition; dés. -er. Fréq. abs. littér.:116.
réquisitionner [ʀekizisjɔne] v. tr.ÉTYM. 1796; de réquisition.❖1 (Le sujet désigne l'État, l'administration). Se procurer (une chose) par voie de réquisition; absolt, faire une réquisition. || Réquisitionner des voitures (→ aussi Fortuitement, cit. 2). || Le maire a réquisitionné des locaux pour les réfugiés.1 — En somme, petit père, reprit le premier interlocuteur, ces marchands ont raison d'être inquiets pour leur commerce et leurs transactions. Après avoir réquisitionné les chevaux, on réquisitionnera les bateaux, les voitures, tous les moyens de transport, jusqu'au moment où il ne sera plus permis de faire un pas sur toute l'étendue de l'empire.J. Verne, Michel Strogoff, p. 49-50.2 Il me faut pour cinq heures un terrain convenable et un petit bâtiment pour les bergers. Si le propriétaire refuse de vous louer, vous réquisitionnerez.A. Maurois, les Silences du colonel Bramble, XXIII.3 (…) si on parle de réquisitionner un bâtiment, on doit dire qu'un homme a été requis.René Georgin, Pour un meilleur français, p. 32.♦ P. p. adj. (1935). || Marchandises réquisitionnées.4 (…) l'on voit, à toute heure, s'en aller de lourds camions allemands chargés de caisses, dernières réserves alimentaires réquisitionnées.Gide, Journal, 24 janvier 1943.2 Utiliser par réquisition les services d'une personne. || La main-d'œuvre fut réquisitionnée sur place. || « Tous les citoyens valides furent réquisitionnés » (Académie).5 Des affiches blanches, du reste, posées par les autorités prussiennes, réquisitionnaient les habitants pour le lendemain, ordonnant à tous, quels qu'ils fussent, ouvriers, marchands, bourgeois, magistrats, de se mettre à la besogne, armés de balais et de pelles, sous la menace des peines les plus sévères, si la ville n'était pas propre le soir.Zola, la Débâcle, III, I.3 Fig. et fam. Utiliser d'office, d'autorité (une personne). || Je vous réquisitionne pour m'aider à préparer les sandwiches ! (→ Mobiliser, II., 1., fam.).——————réquisitionné, ée p. p. adj.♦ → ci-dessus.❖DÉR. Réquisitionnable.
Encyclopédie Universelle. 2012.